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lundi 27 juin 2016

Anniversaire Ginastera

2016 nous permet de célébrer le centenaire de la naissance d'Alberto Ginastera.
Genève, où il a vécu les dernières années de sa vie, a déjà commencé à lui rendre hommage.

Depuis 1983, année de son décès, l'oeuvre de Ginastera s'est imposée comme incontournable pour la fin du 20e siècle, autant pour les oeuvres "nationalistes" imprégnées de folklore que celles composées en Europe. 

En 1983, ce sont les mots de Jean-Claude Poulin qui lui rendent hommage dans le Journal de Genève du 2 juillet 1983 :
"Mort samedi dernier à Genève, où il résidait depuis plus de dix ans, le compositeur Alberto Ginastera laisse une oeuvre relativement peu abondante (54 numéros d'opus), mais d'une importantce considérable, et dont on mesure mal encore, aujourd'hui, la réelle portée. Comme ses contemporains le Polonais Witold Lutoslawski ou le Français Henri Dutilleux, Alberto Ginastera composait peu, et lentement, des oeuvres parfaitement abouties. Comme eux aussi, respectueux de la forme, méprisant la recherche pour la recherche autant que les concessions conduisant au succès, il laisse une oeuvre marquée à chaque page de sa rigueur et de son intégrité. [...] Dans la jungle foisonnante qu'offre en ce siècle la musique contemporaine, [Ginastera apparaît] comme l'homme d'une unité et d'une originalité profondes qu'il a su, comme peu, conquérir dans le respect absolu des exigences formelles, mais aussi dans un esprit d'ouverture animé toujours de la plus haute curiosité".

Buenos Aires en 1963
 Ginastera, Messiaen, Y. Loriod, Malipiero, J. Arata de Erize

La revue Circuit qui peut être consultée à la bibliothèque est là pour nous donner un autre éclairage. Plein sud : avant-gardes musicales en Amérique latine au XXe siècle est le titre d'un numéro paru en 2007. Il contient un article sur L'avant-garde musicale à Buenos Aires : Paz contre Ginastera

Le compositeur et critique musical, défenseur du dodécaphonisme, Juan Carlos Paz consacre les lignes suivantes dans ce qu'il nomme "El Caso Ginastera" paru en mai 1942 dans la revue antifasciste Argentina libre, "à la suite de la création au Teatro Colón de la Sinfonía Porteña, de cet "espoir" de la musique argentine" qu'il traite de "bluff" et de "fausse valeur mise sur le marché par un groupe d'irresponsables" :
"Absence de style et de procédé ; espèce d'encyclopédie sonore où apparaissent, grossièrement alliées, non plus des réminiscences mais des citations textuelles de la rythmique élémentariste du Strawinsky de Petrouchka [...]".
La symphonie dont l'identité musicale argentine repose sur l'ancien folklore rural disparaîtra du catalogue "ce qui suggère que, de l'aveu même de son auteur, Paz ne s'était pas complètement trompé sur les qualités de cette partition".

L'article complet sur la rivalité entre les deux hommes, opposés par une vision nationaliste ou avant-gardiste de la musique peut se lire en ligne.

Laissons l'Argentine et les querelles pour retrouver les mots de Ginastera et Genève. La bibliothèque se fera un plaisir de commencer son nouveau cycle d'évènements "Les quatre saisons" dans ses murs par une soirée Ginastera cet automne. Nous y reviendrons bientôt !
"La belleza es el surgimiento de un clima espiritual en el cual cada artista se transfigura a través del impulso de la creación. En este clima, el trabajo que brota de las profundidades de su alma, combinando elementos personales y compartidos de humanidad, se purifica y se vuelve translúcido y cristalino. Se vuelve universal".
 "La beauté est l'émergence d'un climat spirituel dans lequel chaque artiste se transfigure à travers l'impulsion de la création. Dans ce climat, le travail qui jaillit des profondeurs de son âme, en combinant des éléments personnels et humains, se purifie et devient translucide et cristallin. Il devient universel."
 
Disponibilité 
Muriel

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