Pages

lundi 3 décembre 2012

Place Béla Bartok

La Bibliothèque musicale est bien située au centre de Genève avec un entourage très... musical : à côté du Victoria Hall, en face du Conservatoire, et au-dessus de la place Béla Bartok ! Cette place, nommée ainsi depuis une quinzaine d'années, est l'ancienne cours de récréation de l'école du Grütli, devenue aujourd'hui la Maison des arts du Grütli dans laquelle se trouve la bibliothèque. Une statue en acier du sculpteur hongrois András Beck (1911-1985) orne la place en hommage au compositeur.

Bibliothèque musicale au 1er étage, au-dessus de la place Béla Bartok
Béla Bartok
Né en 1881 à Nagyszentmiklos, Béla Bartok entreprend des études de musique à l'Académie Royale de Budapest auprès de Istvan Thoman (piano) et Janos Koessler (composition). Parallèlement à son activité de compositeur, il commence à enquêter de manière systématique sur le folklore hongrois avec son ami Zoltan Kodaly (1905-1906), posant ainsi les fondements de l'ethnomusicologie. Il y découvre l'échelle pentatonique et des combinaisons polyrythmiques qu'il utilise dès ses premières oeuvres. En 1908, il commence un cycle de six quatuors et des pièces pour enfants, importante contribution à la pédagogie musicale. Outre ses oeuvres vocales, ses pièces pour piano, qu'il traite en instrument à percussion, comptent parmi les plus innovantes. Concertiste en Europe et aux Etats-Unis, il se produit avec le violoniste Joseph Szigeti et le clarinettiste de jazz Benny Goodman. Il fuit le régime hongrois pro-nazi et émigre aux Etats-Unis. En 1943, le succès de son Concerto pour orchestre lui vaut de nombreuses commandes, trop tardives car Béla Bartok décède peu de temps après, le 26 septembre 1945.

Concerto pour orchestre
Serge Koussevitsky a généreusement commandé ce concerto quand Béla Bartok était en mauvaise santé et dans la pauvreté. "Toutes les fois que vous avez une remarque à faire", lui indiqua Koussevitsky à la répétition finale, "n’hésitez pas." C'était une offre qu'il regretta bientôt. Après quatre ou cinq mesures dans le premier mouvement, Bartok leva sa main et expliqua discrètement quelque chose à Koussevitsky. Dix mesures plus loin, il l’interrompit encore et lui fit une autre remarque. Cela dura quelques minutes, jusqu'à ce que Koussevitsky commença finalement à perdre patience : "Monsieur Bartok, peut-être pourriez-vous prendre des notes pendant que nous jouons", suggéra-t-il. "A la fin, vous me direz alors tout que vous voulez." Bartok prit un siège, écrivant fiévreusement pendant que l'orchestre jouait. Il continua à griffonner pendant un certain temps après la fin du dernier mouvement, avant d’emmener dans sa loge Koussevitsky, traînant le pas. Après un long moment, les hommes revinrent. Cette fois, Koussevitsky était plein d’élan alors que Bartok suivait tranquillement derrière. Koussevitsky monta sur le podium et fit une annonce : "Messieurs, Bartok est d'accord avec tout."


 
Fabienne

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire